AUMESSAS EN CEVENNES



    Aumessas qui s’appelait Almessas avant 1590 est une petite commune du Gard située à 13 kilomètres du Vigan et à 450 mètres d’altitude.

     Aumessas comptait mille trois cents habitants en 1800. Il en reste aujourd'hui deux cent et environ cinq cents pendant la période estivale avec le retour des familles accompagnées des enfants et petits enfants qui possèdent une maison d'origine familiale pour la grande majorité. Aumessas n'a pas échappé à la chute démographique des zones de montagne. Il n'y a pas de meilleur exemple pour montrer l'ampleur de l'exode et la fin d'un type d'économie. Petits châteaux aux alentours, filatures, tout témoigne d'une certaine aisance d'antan dans cette vallée apparemment reculée.

Vue générale

    Le village d’Aumessas a pris naissance adossé à des collines boisées de châtaigniers et se trouve constitué par plusieurs quartiers reliés entre eux par des zones de verdure.

     Aumessas est le type du village Celte implanté en Cévennes. Des hameaux éparpillés, formés par quelques maisons reliées au bourg central par des vergers de pommiers ou des bosquets de châtaigniers.

     Son école, avec deux classes, au fronton de laquelle sont gravées dans la pierre les inscriptions "GARCONS" d'un coté et "FILLES" de l'autre. Les deux classes sont disposées de part et d'autre des bureaux de la Mairie; tout un symbole, l'instruction et la gestion communale.

     Il faut admirer les grands arcs cintrés des porches composés de blocs taillés symétriques. Ce pays est beau par sa verdure, ses eaux, sa fraîcheur, ses fleurs, le village ayant obtenu la médaille d’or des villages fleuris venue récompenser l'effort de la municipalité et des habitants de ce petit coin chaudement blotti dans un vallon cévenol.      Du VIIème au IIème siècle avant l'ère de Jésus-Christ, plusieurs peuplades Celtes se mettent en place en Cévennes, dominant la population existante sans pour autant l'éliminer.

     Aumessas ne retrouvera sûrement pas sa population d’antan avec 1440 habitants en 1891 lors de la construction de la voie ferrée, mais c’est encore un village dynamique, composé d’actifs aux alentours, de retraités, d’estivants. Il possède son école, sa poste, son monument aux morts, son temple et son église, ses associations, son café.

     Dans le village, l'église et le temple symbolisent la présence des deux religions. Aumessas est au coeur d'un pays protestant qui s'est maintenu en dépit de plus d'un siècle de répression.
L'église romane avec un clocher à peigne dans lequel carillonne deux nouvelles cloches baptisées "Blanche" et "Augustine", prénoms de deux fidèles servantes locales de la religion, aujourd'hui décédées. Vous pouvez voir ces nouvelles cloches en cliquant . Le baptême de ces cloches a été effectué par le Père Fougères représentant Monseigneur Cadillac en automne 1990. L'ancienne et unique cloche fut déposée en 1990 et datait de 1539 sous le règne de François 1er. Classée monument historique elle est en dépôt au sein de l'église. Vous pouvez la voir en cliquant . Pendant la Révolution, elle avait été déposée et cachée dans la maison Sablier. Le 2 juin 1703 une troupe nombreuse de révoltés pénètre malgré les fortifications élevées. Elle brûla tout, saccagea l'église et la maison curiale. Les camisards, une fois leur vengeance satisfaite se retirèrent. Les réparations de l'église ne se terminèrent qu'en octobre 1706 et ce n'est qu'en 1715 que l'église fut remise dans l'état où elle était avant l'incendie.

Le clocher de l'eglise et des habitations de la place


       Pendant la période de la Réforme le temple protestant fut un fief d'évangélisation de la nouvelle religion.
     Dès le XIIIème siècle et ensuite à partir de 1533 de nombreux protestants se réfugièrent à Aumessas. Après la révocation de l'Edit de Nantes (1685) le village a été constamment occupé par les dragons de VILLARS, soldats du Roi pratiquant les "dragonnades". Les dragons restaient un mois chez les mêmes habitants qui leur fournissaient le lit et la chandelle. Le mois suivant on leur donnait des billets de logement pour d'autres maisons. Plus tard, ceux-ci résidèrent dans les bâtiments scolaires transformés en caserne.
Plusieurs assemblées pratiquant le culte protestant furent surprises autour d'Aumessas par les soldats. Les hommes furent envoyés aux galères et les femmes à la Tour de Constance à Aigues-Mortes. Au col de Mouzoules, surplombant Aumessas, une stèle inaugurée en 1942 immortalise ces tristes événements.
 
       Ce village possède un magnifique viaduc en granit taillé, construit pour la voie ferrée de la ligne le Vigan / Tournemire. Long de 219 mètres et haut de 33 mètres il possède un rayon de courbure exceptionnel. Il enjambe la rivière le Bavezon qui formera avec l’Albagne l’Arre, affluent de l’Hérault.

Le Viaduc


     Dans ces deux rivières qui le traversent, l’Albagne et le Bavezon vit le poisson roi des Cévennes, la truite « fario ». On y trouve également deux autres poissons le vairon et le barbeau méridional.

     Pour vaincre le relief inadapté à l’agriculture, les cévenols ont réalisé un travail titanesque : aménager des terrasses de cultures appelées traversiers soutenus par des dizaines de kilomètres de murettes de pierres sèches qui sont classées monuments historiques.

     De nombreux circuits pédestres sont au départ d’Aumessas vers de magnifiques panoramas cévenols.

     L'été, les Cévennes et Aumessas semblent revivre : les volets des maisons sont ouverts, la place du bourg est animée par les joueurs de boules, de belote à la terrasse du café et les cris d'enfant sur les bords des deux rivières remplacent les conversations des lavandières d'antan. L'espace de quelques mois, le petit village d'Aumessas reprend goût à la vie.
 

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