Le village d’Aumessas
a pris naissance adossé à des collines boisées de
châtaigniers et se trouve constitué par plusieurs quartiers
reliés entre eux par des zones de verdure.
Aumessas est le type du village Celte implanté en Cévennes. Des
hameaux éparpillés, formés par
quelques maisons reliées au bourg central par des vergers de pommiers ou des bosquets de châtaigniers.
Son école, avec deux classes, au fronton de laquelle sont
gravées dans la pierre les inscriptions "GARCONS" d'un coté et "FILLES" de l'autre. Les deux classes sont
disposées de part et d'autre des bureaux de la Mairie; tout un symbole, l'instruction et la gestion communale.
Il faut admirer les grands arcs cintrés des porches composés de blocs taillés
symétriques. Ce pays est beau par sa verdure, ses eaux, sa fraîcheur,
ses fleurs, le village ayant obtenu la médaille d’or des villages
fleuris venue récompenser l'effort de la municipalité et des habitants de ce petit coin chaudement blotti dans un
vallon cévenol.
Du VIIème au IIème siècle avant l'ère de Jésus-Christ,
plusieurs peuplades Celtes se mettent en place en Cévennes, dominant la population existante sans pour autant l'éliminer.
Aumessas ne retrouvera
sûrement pas sa population d’antan avec 1440 habitants en 1891 lors
de la construction de la voie ferrée, mais c’est encore un village
dynamique, composé d’actifs aux alentours, de retraités,
d’estivants. Il possède son école, sa poste, son monument aux morts,
son temple et son église, ses associations, son café.
Dans le village, l'église et le temple symbolisent la
présence des deux religions. Aumessas est au coeur d'un pays protestant qui s'est maintenu en dépit de plus d'un siècle
de répression.
Pour vaincre le relief
inadapté à l’agriculture, les cévenols ont réalisé
un travail titanesque : aménager des terrasses de cultures appelées
traversiers soutenus par des dizaines de kilomètres de murettes
de pierres sèches qui sont classées monuments historiques.
De nombreux circuits
pédestres sont au départ d’Aumessas vers de magnifiques panoramas cévenols.
L'été, les Cévennes et Aumessas semblent revivre : les volets des maisons
sont ouverts, la place du bourg est animée par les joueurs de boules, de belote à la terrasse du café et les cris d'enfant sur les bords des deux
rivières remplacent les conversations des lavandières d'antan. L'espace de quelques mois, le petit village d'Aumessas
reprend goût à la vie.
L'église romane avec un clocher à peigne dans lequel carillonne deux nouvelles cloches
baptisées "Blanche" et "Augustine", prénoms
de deux fidèles servantes locales de la religion, aujourd'hui décédées.
Vous pouvez voir ces nouvelles cloches en cliquant
.
Le baptême de ces cloches a été effectué par le Père Fougères
représentant Monseigneur Cadillac en automne 1990. L'ancienne et unique cloche fut déposée en 1990
et datait de 1539 sous le règne de François 1er. Classée monument historique elle est
en dépôt au sein de l'église. Vous pouvez la voir en cliquant
. Pendant
la Révolution, elle avait été
déposée et cachée dans la maison Sablier.
Le 2 juin 1703 une troupe nombreuse de révoltés pénètre malgré les fortifications élevées. Elle brûla
tout, saccagea l'église et la maison curiale. Les camisards, une fois leur vengeance satisfaite se
retirèrent. Les réparations de l'église ne se terminèrent qu'en octobre 1706 et ce n'est qu'en 1715 que
l'église fut remise dans l'état où elle était avant l'incendie.
Pendant la période de la Réforme le temple protestant fut un fief d'évangélisation
de la nouvelle religion.
Dès le XIIIème siècle et ensuite à partir de 1533 de nombreux
protestants se réfugièrent à Aumessas. Après la révocation de l'Edit de Nantes (1685) le village a été constamment occupé par les dragons de VILLARS, soldats du Roi pratiquant les "dragonnades".
Les dragons restaient un mois chez les mêmes habitants qui leur fournissaient le lit et la chandelle.
Le mois suivant on leur donnait des billets de logement pour d'autres maisons. Plus tard, ceux-ci
résidèrent dans les bâtiments scolaires transformés en caserne.
Plusieurs assemblées pratiquant le culte protestant furent surprises autour d'Aumessas par les soldats. Les hommes furent envoyés aux
galères et les femmes à la Tour de Constance à Aigues-Mortes.
Au col de Mouzoules, surplombant Aumessas, une stèle inaugurée en 1942
immortalise ces tristes événements.
Ce village possède un magnifique viaduc
en granit taillé, construit pour la voie ferrée
de la ligne le Vigan / Tournemire. Long de 219 mètres et haut de
33 mètres il possède un rayon de courbure exceptionnel. Il
enjambe la rivière le Bavezon qui formera avec l’Albagne l’Arre,
affluent de l’Hérault.
Dans ces deux rivières qui le traversent, l’Albagne et le Bavezon vit
le poisson roi des Cévennes, la truite « fario ».
On y trouve également deux autres poissons le vairon et le barbeau méridional.